1941, un plaisir coupable signé Spielberg

1941, c’est pour moi une foule de souvenirs et de fous rires. C’est aussi une promesse. Celle de réunir Spielberg, Belushi, Aykroyd, Lee et bien d’autres et de faire un film potache sur la seconde guerre mondiale. La promesse était grande. Le film aussi. Enfin par moments. Il reste surtout ancré comme l’acte manqué dont personne ne se souvient d’un réalisateur de génie et ce, malgré un relatif retour en grâce. A savourer…

Genre : Humour / Guerre
Date de sortie au cinéma : 14 décembre 1979
Réalisateur : Steven Spielberg
Acteurs: John Belushi, Dan Aykroyd, Christopher Lee, John Candy…
Public : Tous publics

De quoi ça parle ?
En 1941, après l’attaque de Pearl Harbor, la peur s’installent chez les californiens. Terrifiés à l’idée d’une invasion japonaise, les habitants de Los Angeles vivent dans une psychose permanente et démesurée. Résidant sur une colline qui fait face à l’océan, Ward Douglas voit son jardin occupé par des militaires aux aguets. D’autres s’installent au sommet de la grande roue d’un parc d’attractions. Lorsque le périscope d’un sous-marin japonais fait surface au large, la panique redouble.

Un essai passé inaperçu

1941 c’est un peu la comédie qui est passée inaperçue et le plaisir coupable d’une poignée de spectateurs avertis. C’est aussi le film de Steven Spielberg dont personne ne se souvient. En même temps il faut dire que 1941 est sorti entre Rencontres du troisième type et Les Aventuriers de l’arche perdue. Dans ces conditions, difficile de s’imposer. Et puis il y a le scénario aussi. Après l’attaque de Pearl Harbor, la paranoïa s’empare des États-Unis et un sous-marin japonais profite de l’occasion pour s’approcher des côtes américaines.

Voilà c’est à peu près tout ce qu’il y a de sérieux à dire sur le pitch du film. C’est peu. Très peu et probablement trop même. Pour le reste difficile de faire dans le linéaire. On peut trouver, pèle-mêle, un sous-marin qui surprend une nageuse forcée de s’accrocher à son périscope, des militaires pleurant devant Dumbo et un pilote totalement saoul, tirant sur tout ce qui bouge, persuadé d’être poursuivi par des japonais. Il faut le voir pour le croire.

Et c’est la force de 1941. Cette capacité à montrer des choses que l’on n’imaginerait qu’à peine. A faire d’un film de guerre un pamphlet anti-militariste.

Des promesses, toujours des promesses

Mais autant le dire de suite, ce n’est pas vraiment pour son scénario que l’on regarde ce film. 1941 c’est surtout une foule de promesses. Celle, d’abord, de retrouver Steven Spielberg aux commandes d’un film écrit par Robert Zemeckis et Bob Gale (excusez du peu). Véritable roi d’Hollywood après les succès des Dents de la mer et de Rencontres du troisième type, Spielberg veut se frotter au film de guerre. Cette seule idée, ne suffit pas à attirer les spectateurs en salles et le film est  l’un des pires échecs commerciaux de la carrière du réalisateur.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé car côté promesse, que dire du casting ? John Belushi, Dan Aykroyd, Robert Stack, Christopher Lee, Toshirô Mifune, Mickey Rourke, Treat Williams ou John Candy. Une distribution comme on n’en fait malheureusement plus. Il y avait aussi le scenario (si, c’est vrai) qui promettait, sinon une retranscription fidèle de la guerre, une bonne rigolade.

Je peux vous assurer qu’aucune bombe ne sera larguée ici !

Général Joseph W. Stilwell / 1941

Un acte manqué

Pourtant rien de tout cela ne fonctionne : Spielberg s’enfonce dans son propre projet, les acteurs, et tout particulièrement Belushi sont totalement incontrôlables et l’humour ne prend pas avec le grand public, déboussolé par tant de second degré.

Il y avait pourtant de quoi faire avec des scènes d’anthologie pour peu qu’on se donne la peine d’accepter la pochade permanente. On trouve par exemple Robert Stack, l’Eliott Ness de la série Les Incorruptibles, qui s’effondre et pleure comme une madeleine devant Dumbo. On trouve aussi Un clin d’œil de Spielberg à son propre film, Les dents de la mer, sauf que le requin est un sous-marin japonais. John Belushi est une comédie à lui tout seul et que dire du regretté Christopher Lee en officiel allemand despotique.

Bref, il fallait oser et Spielberg l’a fait. S’il n’a pas vraiment été compris ou accepté, le quatrième film (seulement) du réalisateur d’E.T (entre autres) mérite indéniablement le coup d’œil, d’autant plus dans sa version Director’s cut, rallongée d’une demi-heure pour le plus grand bonheur des fans.

Vous devriez aimer :

  • M.A.S.H
  • Les dents de la mer
  • Les Blues Brothers

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1 Commentaire

Thomas 20 avril 2020 - 23 h 04 min
Tellement tombé dans les oubliettes de la filmo de Spielberg !

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